Le hockey de mère en fille

(Sherbrooke, QC) Le vendredi 14 avril 2017 - Il y avait longtemps que Monique Michaud n’avait pas vu de match de hockey mineur au féminin lorsqu’elle s’est présentée à l’aréna Eugène-Lalonde, à Sherbrooke, pour les compétitions de la Coupe Dodge auxquelles elle avait accepté de faire du bénévolat. En fait, il lui fallait remonter d’une une vingtaine d’années.
À l’époque où sa fille Sarah Vaillancourt devait nécessairement évoluer avec les garçons pour espérer jouer au hockey. Un peu plus tard, on réussissait à réunir assez de filles pour bâtir une équipe, mais on devait jumeler au moins deux catégories au sein de la même formation, se souvient-elle. «Il y avait longtemps que je n’avais pas vu du hockey féminin et je suis impressionnée de constater que maintenant il y a du hockey féminin dans tant d’arénas, confie-t-elle tout en préparant les oranges qui seront distribuées aux participantes après la deuxième période.
Elle se souvient qu’à l’époque, on recherchait de petits détails pour différencier les filles des garçons sur la patinoire. «Le ruban rose sur les bâtons, c’était important», ajoute-t-elle.
Que sa fille Sarah, qui quelques années plus tard a rejoint l’équipe canadienne et participé aux Jeux olympiques, ait dû jouer contre les garçons ne contrarie aucunement la mère. «C’était le choix de Sarah et, sur la patinoire, je la considérais un joueur comme les autres. Elle voulait tellement jouer au hockey, qu’elle déprimait une fois la saison terminée.»
À Sherbrooke, Sarah Vaillancourt a été une pionnière du hockey féminin. Ce sont d’ailleurs les efforts de son père Robert jumelés à ceux de Michel Gaudet, le papa de Marie-Jo Gaudet, qui en ont jeté les bases.
Sarah suivait aussi les traces de son frère aîné, Yann, qui évoluait à Chicoutimi dans la LHJMQ. «Il y avait des samedis où Sarah finissait de jouer vers midi et on mettait tout de suite le cap sur Chicoutimi pour assister au match d’Yann en fin d’après-midi.»
Aujourd’hui, les efforts des Vaillancourt et Gaudet ont fait «des p’tits» puisque c’est au tour de Sarah de travailler au développement du hockey féminin. «D’ailleurs, Sarah a tellement eu de bons entraîneurs que c’est elle maintenant qui espère inculquer à ses athlètes les valeurs qu’elle a elle-même reçues. Sarah a toujours travaillé à se dépasser et, aujourd’hui, elle demande la même chose à ses joueuses», confie Monique Michaud.
Ça doit fonctionner puisque quatre joueuses de ses joueuses ont été invitées au camp de l’équipe canadienne des moins de 18 ans!
Par Pierre Turgeon